Débats

Des débats et des associations d’idées, des questions posées et des histoires qui nous font avancer.

02-18-2013
Une orientation pour tous

Parler de l’orientation professionnelle des jeunes et faire une distinction entre les jeunes qualifiés et les jeunes non qualifiés me semble tout à fait inaproprié, voire dangeureux. Il y a bien une différence entre ces deux catégories de personnes : le goût pour les études et l’aptitude (volonté ?) à se conformer à notre système scolaire. En sortir, c’est s’exclure de fait car il ya peu d’autres voies, et les voies existantes sont dévalorisées et désinvesties.

Ceci étant, les besoins de tous (qualifiés et non qualifiés) en matière d’orientation restent fondamentalement identiques et leur détresse face au marché du travail et à leur perception de leur avenir professionnel se confondent. Non seulement les réflexions sur l’orientation concernent tous les jeunes, et il me semble que créer une distinction entre eux renforce un peu plus les stigmatisations et les stéréotypes. Elle conforte cette population “hors système” dans son impuissance à s’accepter, à s’adapter et à se valoriser, niant ainsi sa capacité à faire évoluer notre société.

Dans le même esprit, la batterie de tests de personnalité en tout genre-ausi novateurs soient-ils-que l’on fait passer à tous ces jeunes en quête de repères pour s’orienter, ne fait que les figer dans une image d’eux-même, leur ôtant toute idée de transformation et d’évolution.

J’ai le sentiment que l’on s’investit beaucoup à vouloir trouver des solutions à ces problématiques d’avenir professionnel en oubliant le rôle moteur que tous ces jeunes peuvent avoir dans une démarche d’orientation. Ne devrait-on pas penser à associer pour initier ?

La question se pose alors différemment : Comment intégrer la connaissance de soi et du monde du travail dans les connaissances générales que tout élève doit acquérir ? Comment développer chez l’élève la capacité à préparer son avenir personnel et profesionnel et faire de cet objectif un des grands domaines d’apprentissage de sa scolarité ?

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01-19-2012
La partie invisible de l’iceberg

Prononcez les mots orientation professionnelle, choisir sa voie, découvrir des métiers, et on vous répond immédiatement scolarité difficile, jeunes en décrochage ou jeunes défavorisés.Vous dites non, pas ceux là, tous les autres ! Et l’on ne vous comprend pas, sous entendant qu’il est facile pour les élèves “sans difficultés” d’apprentissage de s’orienter.
Est-ce le cas ? J’ai de gros doutes sur la question.
Les jeunes savent-ils en majorité penser leur avenir professionnel ?
Ont-ils les connaissances et la maturité nécessaires pour le faire ? J’ai encore des doutes.
Évidemment, il existe différents lieux d’information qui leur sont accessibles, des personnes pleines de bonne volonté prêtes à les aider, des conseillers d’orientation compétents.
Et puis, il y a leurs parents. Alors, de quoi ou de qui auraient-ils encore besoin ?

J’ai été frappée dernièrement, lors d’un forum, d’entendre un chef d’entreprise interpeler énergiquement les lycéens de l’assistance en leur disant : “qu’attendez-vous pour venir nous voir, pour agir, nous sommes tous là dans cette salle pour vous aider, bougez-vous !”. On comprend que cet homme, qui donne de son temps à ces jeunes, soit déçu par leur immobilisme et leur fatalisme. Nous le comprenons, nous, qui voulons changer les choses, les faire avancer, être utiles. Mais comprenons-nous ces jeunes ? Que projetons-nous sur eux ? Je pense que nous prêtons aux élèves et étudiants une maturité intellectuelle et professionnelle qu’ils n’ont pas, et que nous n’avions pas non plus à leur âge.

L’école est riche de ses enseignants engagés et investis, de ses directeurs porteurs de si grandes responsabilités et de ses conseillers d’orientation et psychologues à l’écoute.
Mais l’école peut-elle et doit-elle porter tous les objectifs éducatifs et pédagogiques ? Peut-elle jouer à la fois le rôle de père, mère, pair, institution, guide, mentor ?
Toutes ces fonctions peuvent-elles être concentrées dans un même lieu et une même entité ?

Et les entreprises : quelle conception ont-elles de l’insertion professionnelle ? Au delà du discours, jusqu’où sont-elles prêtes à aller pour préparer, accueillir, former et guider ?  Peut-on encore concevoir l’entreprise autrement que comme une organisation à seule visée économique ? Sont-elles conscientes du potentiel d’enrichissement que représente l’accompagnement des jeunes ?

Quant aux parents, on leur demande d’être des repères, des soutiens et des guides. Des guides dont le rôle est de faire découvrir à leurs enfants des contrées, des personnes, des cultures, des codes inconnus. Ils sont une ouverture sur le monde. Mais ne sont-ils pas eux-même perdus devant cette étendue vertigineuse de possibilités ? Ce que je vois du guide “parent” me laisse perplexe. Je l’entends plutôt crier sa méconnaissance, son désarroi et son impuissance.

Choisir sa voie professionnelle exige un travail d’exploration  de soi, des autres, du monde, qui prend du temps, de l’espace et qui nécessite du recul et une capacité à en formuler des enseignements porteurs et constitutifs. C’est un passage d’un monde à un autre. mais qui est le passeur ?

 

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12-2-2011
Aimer l’entreprise, est-ce possible ?

Certains nous diront qu’aimer l’entreprise ne veut rien dire. L’entreprise n’est pas une personne. On n’aime pas une entreprise, on la respecte, on s’y intéresse, on s’y adapte, on y trouve sa place, ou pas. Mais on ne l’aime pas !

Aimer, c’est recevoir et donner de l’amour. En entreprise, on fait son travail et on reçoit un salaire. Mais de l’amour, n’exagérons rien.

Pourtant, est-ce que la relation que l’on entretient avec son entreprise n’a qu’une caractéristique marchande, économique et
sociale ?

Peut-on être fier de l’entreprise pour laquelle nous travaillons, peut-on la défendre, vendre ses services ou ses produits avec succès sans
l’aimer ?

Si finalement, nous nous apercevons que nous aimons l’entreprise, aimons-nous les personnes qui la dirigent ? Les personnes qui y travaillent ? Les responsabilités qu’elle nous donne ? Ou encore l’image qu’elle nous renvoie de nous même ?

Et vous, aimez-vous l’entreprise ? Si c’est le cas, qu’aimez-vous en elle ?

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11-15-2011
Parler de son travail à ses enfants

C’est à la fois si simple et si compliqué !

Quelque soit leur age, avez-vous déjà essayé ?

C’est un véritable travail de vulgarisation, d’écoute. Cela exige d’être clair, direct et concis. Un vrai travail de communication en fin de compte !

Aller à l’essentiel et donner du sens, en voici les exigences.

Cet exercice auprès de nos enfants nous pousse à imager nos propos, à fournir des exemples; bref, à donner une représentation concrète à nos actions quotidiennes et à leur donner du sens.

Leur faire reformuler notre propos avec leurs propres mots permet, bien entendu, de vérifier leur compréhension, mais c’est également une véritable opportunité de découvrir leur vision du monde, d’accueillir leur questionnement et d’approffondir avec eux leur intérêt et leur curiosité.

Ces échanges sont riches et structurants. Ils aident nos enfants à se projeter.

 

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